Des dermatologues observent une multiplication des cas de folliculite et de mycose chez les adeptes de vêtements moulants. Certains tissus synthétiques, pourtant conçus pour évacuer l’humidité, favorisent la prolifération bactérienne dans des conditions de chaleur et de sudation prolongées. La compression permanente peut aussi entraver la circulation sanguine sur le long terme.
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Leggings : un phénomène de mode aux conséquences méconnues
Impossible d’échapper à la silhouette sculptée par le legging : elle s’impose partout sur les réseaux sociaux, portée par TikTok et le culte du thigh gap. Jadis cantonné au yoga ou au fitness, ce vêtement extensible envahit désormais la rue et colonise la garde-robe quotidienne. Symbole d’une tendance clivante qui valorise un alignement visuel des jambes et une distance jugée idéale entre les cuisses, le legging fascine autant qu’il divise.
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Au fil des vidéos et des stories s’est installée la norme des « legging legs » : cette silhouette élancée, gainée de tissu stretch et glorifiée par la viralité numérique. Sous le filtre du “corps parfait”, la pression monte, nourrissant parfois des injonctions à la minceur qui s’immiscent dans les esprits. La santé mentale, déjà fragilisée par la comparaison constante, en fait discrètement les frais.
Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme : la vague legging alimente des attitudes problématiques, tant physiques que psychologiques. Les hashtags sur le legging ou le thigh gap se multiplient, transformant un standard corporel arbitraire en norme présentée comme universelle. L’industrie mode, en fixant ces canons, occulte la variété naturelle des silhouettes. Pour nombre d’adolescentes, cette mode accélère le développement des complexes et favorise l’émergence de comportements alimentaires à risque.
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Trois mécanismes actuels participent à cette inquiétude :
- Ascension rapide sur les réseaux sociaux ;
- Promotion du thigh gap et de critères extrêmes de minceur ;
- Vulnérabilité accrue de la santé mentale face à ces représentations.
A force d’idéaliser le legging, la société banalise un vêtement dont l’impact va bien plus loin qu’un simple choix de style.
Quels sont les risques pour la santé liés au port régulier de leggings ?
Les leggings n’ont jamais été aussi présents dans la vie de tous les jours,et ce n’est pas sans conséquence sur la santé humaine. Le mélange de tissus synthétiques et la coupe serrée jouent sur la transpiration et aggravent l’apparition d’irritations cutanées. Rougeurs, démangeaisons, inconfort s’invitent plus souvent, surtout si la peau est déjà vulnérable ou exposée à la chaleur.
Les cabinets de dermatologie voient passer de plus en plus de folliculites, mycoses et acné mécanique. Pourquoi ? La peau, enfermée sous le synthétique, respire mal : humidité persistante, température qui grimpe, et donc bactéries qui prolifèrent. Ceux qui enfilent un legging après le sport, sans changer, aggravent encore l’équation. La sueur reste piégée, et les inflammations s’emballent,un point que souligne régulièrement la dermatologue Elizabeth Tanzi.
Autre volet rarement évoqué : la circulation sanguine pâtit de la compression. Les leggings très ajustés compriment le bassin et les jambes, ralentissant le passage du sang. Rester assis longtemps aggrave le phénomène. Allan Pacey, spécialiste de l’andrologie, l’a martelé : la pression pelvienne peut perturber la production de sperme et réduire la fertilité masculine. Quant à la santé gynécologique des femmes, certains médecins pointent le lien avec diverses affections favorisées par le port quasi-permanent de vêtements trop serrés.
Plusieurs problèmes concrets sont recensés :
- Irritations et infections dermatologiques
- Développement d’acné, folliculite ou mycose
- Entrave de la circulation sanguine
- Potentiel impact sur la fertilité
Compression, frottements, humidité : comment les leggings affectent la peau et la circulation
Le legging fascine pour son effet galbant, mais la compression prolongée finit par se retourner contre la peau et la circulation sanguine. Joshua Zeichner, expert dermatologie à New York, mesure l’effet de ces couches moulantes : chaque zone de pression, des cuisses aux fesses, intensifie les frottements. Résultat : irritations, démangeaisons, parfois une poussée d’acné ou une crise d’eczéma, davantage marquées sur les peaux réactives.
Les matières synthétiques retiennent difficilement l’air. Résultat, l’humidité stagne à la surface de la peau. Pour la dermatologue Elizabeth Tanzi, cette sueur piégée est un terrain fertile pour micro-organismes, bactéries et levures, qui déclenchent infections et déséquilibres cutanés. Celles et ceux qui portent leur legging sans l’enlever après le sport s’exposent donc à ces risques accrus d’acné mécanique, folliculite ou mycose.
Les conséquences ne s’arrêtent pas là. La circulation sanguine, pressée jour après jour par des vêtements trop serrés, réagit : fatigabilité, sensation de jambes lourdes, voire troubles plus marqués à la longue. Les médecins spécialisés en fertilité insistent aussi sur le lien avec certains problèmes gynécologiques ou andrologiques associés à cette compression continue.
Plusieurs effets secondaires ressortent le plus souvent :
- Multiplication des frottements provoquant échauffement et rougeurs
- Stagnation de l’humidité, risque de surchauffe et d’infections cutanées
- Circulation sanguine ralentie ou entravée
Adopter de meilleures habitudes vestimentaires pour préserver sa santé
La majorité des leggings disponibles sont conçus avec des fibres synthétiques comme le polyester, le nylon ou le spandex. Ces matières, non contentes de libérer des microfibres plastiques à chaque lavage, rejettent aussi dans la nature des substances chimiques (PFAS notamment) utilisées pour les rendre résistants, déperlants ou infroissables. Ces composés, aujourd’hui étudiés de près, soulèvent la préoccupation des chercheurs : certains sont mis en cause dans la survenue de cancers, de perturbations hormonales ou de troubles métaboliques.
D’autres options existent pour inverser la tendance. En choisissant des fibres naturelles comme le coton bio, le lyocell ou le modal, on favorise une meilleure aération pour la peau et on limite le développement des bactéries. Plusieurs marques engagées s’orientent désormais vers ce type de produits, proposant des leggings plus respectueux de l’épiderme, exempts de traitements chimiques lourds.
Autre réflexe : ne pas garder son legging trempé après l’effort, et scruter les étiquettes à la recherche de labels fiables ou de matières certifiées sans substances toxiques. Miser sur des vêtements adaptés, opter pour un usage raisonné, c’est offrir à sa peau et à sa santé une protection sur la durée, tout en allégeant l’impact écologique de sa penderie.
Sous leur air anodin, les leggings dessinent déjà le visage d’une société qui, parfois, sacrifie l’équilibre et la diversité des corps sur l’autel des modes. La réponse ? Prendre le temps de choisir ce que l’on porte, et ne jamais laisser la pression sociale tracer seule les contours de son bien-être.